Revue de Les Quartiers d'exil


par Jay Shuffield



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Les Quartiers d'exil par François Dubet et Didier Lapeyronnie essaie d'expliquer l'échec des quartiers qui ont des problèmes d'exlusion, c'est ? dire les banlieues. Le livre se divise en sept chapitres, un peu mal définis et trop répétitifs, suivis d'une conclusion:

1. De la question sociale aux problèmes sociaux
2. Déclin des banlieues rouges et déviances juvéniles
3. Immmigrés et minorités
4. La galère
5. Les Jeunes immigrés
6. Entre les territoires et le march?
7. Politique et politiques sociales
Conclusion

Pour expliquer les problèmes d'exclusion, ils cherchent plus loin que l'immigration et le chômage pour trouver les sources de l'échec de ceux qui habitent ces quartiers. Bien sûr le chômage et l'échec sont des problèmes qui characterisent les banlieues françaises, mais ce sont, selon les auteurs, des effets d'un changement plus profonde dans la sociét? Ils citent l'absence de collectivit? caus?par la chute d'importance de la classe ouvrière ?travers la réorientation vers une économie postindustrielle, comme le facteur qui mène aux problèmes d'exlusion.

Selon Dubet et Lapeyronnie, avant c'était le dialogue de confrontation de la classe ouvrière et de ses syndicats qui ménait vers l'inclusion. L'organization autour du travail formait une conscience de communaut? et offrait une manière pour faire des revendications dans le système républicaine. Lorsque la classe ouvrière est diminuée et les problèmes sociaux sont passés ?être associer plutôt avec les immigrés, surtout les algériens, le dialogue de la classe ouvrière ne sert plus et les groupes marginals n'ont pas encontr?de nouveau mécanisme pour forcer l'insertion. Ils expliquent:

Dans la sociét?industrielle, tout le discours et toute la rhétorique sociale insistent sur l'utilit?d'une pauvret?perçue comme une forme indirecte d'exploitation: la pauvret?des uns fondait la richesse des autres. Aujourd'hui, la pauvret?et l'exclusion des uns n'ont pas d'utilit?fonctionnelle, et les exclus ne se reconnaissent nullement dans les discours du mouvement ouvrier. Ils agissent d'abord contre le racisme, contre l'exclusion scolaire, contre la marginalit?urbaine. Les mouvements des banlieues n'ont plus qu'un lien très lointain avec le mouvement ouvrier.
p. 27

Ce n'est donc pas simplement une crise économique qui laisse des gens en chômage, sinon une structure sociale qui les a écartés. La réorientation vers une sociét? désindustriellizée n'a plus besoin du main d'ouevre des immigrés et n'a donc aucune utilit?pour ces gens qui ne font pas parti du peuple français. Ils sont ainsi marginalisés.

Beaucoup du livre décrit les moyens par lesquelles les jeunes des banlieues essaient ?s'intégrer dans la sociét?française, comme les luttes contre le racisme, l'exclusion scolaire et la marginalit?urbaine. Ils expliquent aussi les problèmes sociaux des banlieues comme des moyens de frustration de chercher l'inclusion: la délinquence et la révolte sont des moyens de forcer une certaine inclusion.

Les délinquants sont souvent parmi les jeunes les plus acculturés. Leurs délits résultent de la frustration ressentie de << ne pouvoir vivre normalement >> et de ne pouvoir réussir ?s'insérer en dépit de l'assimilation. Ils utilisent des moyens illégaux pour attendre des buts conformistes.

Les actions des banlieusards ne sont uniquement des émeuts et des vols de voitures, et les auteurs parlent aussi des efforts d'organiser des mouvements, comme celui contre le racisme. Ces efforts sont chroniquement affaiblis par une manque de communaut?parmi les exclus. Ils attribuent cette abscence ?la manque d'homogénéit? des quartiers, les distances culturelles entre les immigrés et leurs enfants, l'inablit?de choisir une direction. Le mouvement anti-racist a eu pas mal de succès, car il addressait le thème de l'exlusion que tous ressentent, mais au moment o?il essaie de se convertir dans un mouvement pour les banlieues il perd sa force. Les mouvements basés sur des territoires ne trouvent pas de soutien car la hétérogénéit?des banlieues gène les efforts de trouver des representants, et on devient suspect lorsqu'on entre sur la scène politique.

Ce livre va loin pour examiner les problèmes d'integration dans les banlieues, mais en même temps il prend un ton quelque fois parternaliste envers les immigrés. L'insistance sur les différences entre la culture de la jeunesse de la classe ouvrière et celle des jeunes des banlieues me semble vouloir trouver des différences qui n'existe pas, ou au moins sont beaucoup moins importants de ce qu'indiquent les auteurs. Si c'est pour retrouver un romanticisme de l'enfance des auteurs, ou pour souligner une différence de caractère entre les Algériens et les delinquants de la France traditionelle, je n'en sais rien.

Ils essaient d'attacher trop d'importance aux échecs culturels et ne regardent pas assez la spatialization de l'exclusion. Ils expliquent assez bien la stigmatization de ces quartiers, mais ne parlent guère de la politique de concentrer les HLM, ni ne soulignent le problème de la manière dont les exclus sont poussés ?la périphérie o?les transports au centre ville sont mal servis. Ils montrent bien le danger d'attacher trop d'importance sur les conditions physiques du bâti sans addresser les problèmes sociaux. Cependant, ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas regarder les relations spatio-structurelles de la ville. Pour vraiment expliquer la stigmatization, il faut noter que l'identification de ces quartiers ne vient seulement des characteristiques qu'ils notent comme la pauvrét?et la concentration d'immigrés, sinon c'est aussi la location. Ces quartiers sont des << banlieues >>; le mots lui-même porte la stigma.

En effet, ils répètent assez souvent leur hypothèse que les banlieues sont infligées par cette perte de solidarit?ouvrière, mais ils n'ont pas de bonne évidence pour le démontrer. On ne lit qu'une suite de conjectures. Il n'y a pas d'explication de comment le résultat -- la concentration de problèmes sociaux sur un group que la sociét?a racializ?et dans les quartiers moins servis par les services municipales -- aurait ét?différent si l'industrialization du pays avait continu? Il me semble qu'il y aurait une nouvelle classe ouvrière formée d'immigrés racializés, exploités et isolés de la même façon aux bords des villes.


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